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BISQUINES

S’il est un navire mythique de la baie de Cancale, c’est bien la bisquine. Ce bateau, dont les origines pourraient être basques, atteint son apogée et ses plus belles lignes entre Bretagne et Normandie, dans la baie du Mont Saint-Michel. Au début de 19ème siècle ce nouveau type de gréement fait son apparition dans notre région, peut-être importé de Normandie. Il remplace en efficacité celui des carrés. En 1827, on note dans les mouvements du port de Saint-Malo la présence de deux bisquines.

 

A Cancale, pendant toute la première moitié du 19ème siècle, carrés et bisquines vont cohabiter dans le port, comme l’atteste le tableau du peintre Gilbert en 1856 conservé à la mairie de Cancale. Au fil des décennies la coque aux lignes assez lourdes s’affine et ses proportions deviennent plus harmonieuses. La surface des voiles est impressionnante, elle permet de draguer les huîtres avec quatre « fers » (dragues) ou pêcher avec un chalut à bâton plus imposant. Le mât de misaine est droit, le grand mat présente une forte quête (incliné vers l’arrière du navire), et un tape-cul pour les plus grandes unités. La mâture, non haubanée, est en pitchpin.

 

C’est surtout lors des régates que la bisquine est au plus haut de l’élégance. Si le temps le permet, une troisième rangée de voiles vient au gréement de pêche, ce qui en fait le bateau de pêche le plus voilé de France. Les joutes estivales sont très disputées, notamment celles contre les Granvillais. Certaines contestations familiales entre les deux camps feront que les « fâcheries » dureront des années.

 

Les chantiers de la Rance et de Cancale en construirons jusqu’en 1914, où la motorisation va signer la fin de ce magnifique bateau. Depuis 1987, la Cancalaise sillonne à nouveau la baie. Elle est la meilleure ambassadrice de la ville.

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